A l’assaut de Malte


Au cœur de la Méditerranée, les îles maltaises allient diversité culturelle et beauté naturelle. Une escapade ensoleillée à moins de trois heures de la France.

La Valette, capitale culturelle européenne 2018

La capitale de l’état maltais a été désignée cette année Capitale européenne de la culture. C’est l’occasion de découvrir la richesse de son histoire, de son patrimoine et de son architecture. Taillés dans la pierre typique à la douce couleur miel, les édifices classiques et baroques côtoient les lignes épurées et contemporaines du nouveau parlement et de la City Gate, la porte d’entrée de la cité fortifiée, signés Renzo Piano. Partout, en ville et dans l’île, les manifestations culturelles vont se succéder jusqu’en fin de l’année 2018.

  • Le 7 juin, Pageant of the Seas à La Valette commémorera la traversée des Chevaliers de l’Ordre de Malte depuis Birgù (l’ancien nom de Vittoriosa, l’une des Trois Cités en face de la Valette). Ils s’y étaient installés avant de s’établir dans la capitale en 1571. Les spectateurs assisteront à une course à travers le port sur des embarcations sans moteur, une traversée à la nage entre le fort Sant’ Angelo et le fort Sant’ Elmo, et un feu d’artifice.
  • Le festival international des arts de Malte (du 1er au 16 juillet) composera une scène artistique bouillonnante d’artistes maltais et étrangers confirmés et de nouveaux talents. Au programme : des musiciens virtuoses, des pièces de théâtre, des installations visuelles et des performances chorégraphiques.
  • Le Muza, le nouveau musée des arts traditionnels maltais, qui est un projet phare de La Valette 2018, devrait ouvrir ses portes en fin d’année. Il sera situé au sein de l’Auberge d’Italie, ancien fief des chevaliers transalpins de l’Ordre de Malte.

Sur les traces des chevaliers

Tour à tour, l’archipel maltais a été envahi par les Phéniciens, les Carthaginois, les Arabes, les Normands, les Chevaliers de l’ordre de Saint-Jean puis les Anglais, avant de devenir enfin indépendanten 1964. Mais ce sont assurément les chevaliers qui ont laissé l’empreinte la plus visible.

  • La capitale La Valette doit son nom au grand maître français de l’Ordre, Jean Parisot de Valette, qui a entrepris sa construction en 1566. La ville regorge de palais des XVIIe et XVIIIe siècles, anciens hôtels particuliers des chevaliers et des nobles. Mais c’est dans la co-cathédrale Saint-Jean que l’on mesure le mieux l’importance de cet ordre de moines chevaliers. Sa façade austère ne laisse rien deviner de la profusion intérieure de dorures et de stucs. Bâtie entre 1573 et 1577, elle abrite des chefs-d’œuvre comme La Décollation de Saint-Jean Baptiste, seule œuvre signée du Caravage.
  • Les Trois Cités, Cospicua, Senglea et Vittoriosa, sont trois villes fortifiées face à La Valette. C’est là que se sont établis les chevaliers en arrivant sur l’île en 1530 avant la construction de leur capitale. Le fort Sant Angelo, récemment rénové, abrita le palais des Grands Maîtres de 1530 à 1574. De temps à autre, on peut y assister à des reconstitutions historiques en costumes, et ses remparts offrent de splendides points de vue.
  • Mdina, située dans les terres, était la capitale de l’île jusqu’au temps des chevaliers. Cette ville médiévale ceinte de remparts, surnommée la cité silencieuse, jouit d’une atmosphère intemporelle et ses ruelles tortueuses abritent encore les palais de nobles familles maltaises.

Escapade à Gozo

À trente minutes en ferry de Malte, Gozo s’affiche comme une escapade champêtre et reposante. Cette petite île à l’atmosphère authentique et rurale est le lieu de villégiature des Maltais qui s’y reposent les week-ends et les vacances.

  • Sa capitale Victoria, située au sommet de la plus haute colline de l’île, abrite une citadelle fortifiée ainsi qu’une imposante cathédrale curieusement dépourvue de dôme.C’est d’ailleurs la seule de tout l’archipel. De la forteresse, on admire le paysage alentour à 360 degrés. Plus verte que sa voisine, Gozo est plantée de garrigue, de figuiers de barbarie, d’oliviers, de vignes et d’orangers séparés par des murets de pierres sèches.
  • Pour goûter les produits gozitains, il faut se rendre au domaine de Ta’Mena, premier complexe d’agrotourisme de l’archipel. Le propriétaire, Joseph Spiteri, montre son exploitation avant de faire déguster les produits qu’il élabore : huile d’olive, miel au thym, pâte de tomates séchées qu’on tartine sur du pain et vins gozitains.
  • Les plages de rêve de Gozo, au sable orangé, attirent aussi les visiteurs. Celle de Ramla Bay abrite la grotte de la nymphe Calypso. Selon la légende, elle séduisit Ulysse pour le retenir prisonnier de son amour pendant sept ans. La plage de San Blas, plus difficile d’accès à cause de son chemin escarpé, est moins fréquentée.

Échappées dans la nature

Si Malte est assez urbanisée sur sa côte nord-est, elle reste plus sauvage au sud-ouest et se prête volontiers à la randonnée pour découvrir de ses sites naturels.

  • Le chemin le long des falaises de Dingli  qui culminent à 250 mètres, est propice à de belles marches et offre des points de vue spectaculaires sur la côte déchirée et la petite île de Filfla. Les sportifs y pratiquent l’escalade.
  • La campagne maltaise et ses petits villages se découvrent aussi à vélo. Préférez les routes secondaires car la circulation dense et les nombreux nids de poule peuvent vite s’avérer une épreuve. Et gardez à l’esprit que les Maltais ont hérité des Britanniques la conduite à gauche.
  • Les temples mégalithiques de Hagar Qim et de Mnajdra, au sud, sont un magnifique but de promenade. Ce sont les plus anciennes constructions humaines en pierre de l’île. En hauteur, face à la mer, ils sont entourés de sentiers nature balisés qui permettent de jouir des vestiges archéologiques et du paysage.

Une cuisine aux saveurs multiples

Malte a hérité d’une gastronomie qui mêle les influences arabes, grecques et italiennes.

  • Le lapin, fenek, est le plat traditionnel maltais. Servi en ragoût, frit, rôti, avec des spaghettis ou en tourte, on le déguste à toutes les sauces. Le restaurant Tal-Petut à Vittoriosa, spécialiste des plats traditionnel à base de produits locaux, propose un menu basé uniquement sur le lapin.
  • Autre incontournable des tables locales, la ftira est l’équivalent maltais de la pizza cuite au four à bois. On garnit cette pâte épaisse de coulis de tomates, d’oignons, d’œufs, d’aubergines…On peut observer leur cuisson et les déguster à la boulangerie traditionnelle Tal-Furnar à Xaghra sur Gozo.
  • Les figues, que l’on récolte en été, sont utilisées dans de nombreux desserts et pâtisseries. On peut les goûter au Café Cordina, un des plus anciens salons de thé de l’île fondé en 1837 à La Valette. On s’attable à l’intérieur sous les plafonds peints ou sur la terrasse.

Une mer jamais très éloignée

L’archipel maltais bénéficie d’un climat doux et ensoleillé toute l’année et la température de l’eau ne descend jamais en dessous de 13°C. De quoi donner des envies de plongée ou de farniente.

  • Comino, la plus petite des trois îles maltaises, est le paradis des plongeurs. Si elle n’accueille qu’une poignée de résidents à l’année, elle est envahie d’adeptes des fonds sous-marins qui ne rêvent que de s’immerger dans le splendide Blue Lagon aux eaux translucides. De plus, les marées limitées et l’absence de courants font de Malte un des spots de plongée les plus sûrs au monde.
  • La piscine naturelle St Peter’s Pool à Delimara, près de Marsaxlokk, ravira les amoureux de baignade. On y admire les reflets azur et verts de ses eaux cristalline, installé à moitié immergé sur des rochers plats. L’île de Malte abrite également plusieurs criques cachées dans les recoins des falaises de calcaire. 
  • Les amateurs de pêche et de poisson se rendent au port de Marsaxlokk pour flâner parmi les luzzi, ces bateaux de pêche colorés qui déchargent leurs prises du jour. tous les matins, celles-ci garnissent le marché aux poissons.