Quelle plus belle façon de découvrir notre continent que de voir défiler les paysages, bien installée à la proue d’un navire ? C’est ce que vous allez découvrir au fil de ces cinq destinations ensoleillées.
Le Guadalquivir, aux sources de l’Andalousie
Avec de telles sonorités, « le grand fleuve » – Wadi el-Kébir, en arabe -, plonge ses racines dans l’Espagne médiévale, alors occupée par les Maures. Naguère navigable jusqu’à Cordoue, le cinquième fleuve de la péninsule ibérique ne l’est plus que jusqu’à Séville.Il ne coule d’ailleurs plus dans le centre-ville depuis sa déviation pour éviter les graves inondations des siècles passés. Son ancien lit est devenu le canal Alphonse-XIII.
- Parcours : plus encore qu’espagnol, le Guadalquivir est andalou. Depuis la Sierra de Cazorla, il suit une orientation vers le sud-ouest sur 657 kilomètres. Il irrigue haciendas et rizières jusqu’à son estuaire dans l’océan Atlantique.
- À voir : nul n’ignore les merveilles cordouanes ou sévillanes. Côté nature, le fleuve longe le parc national de Doñana, apprécié pour ses m
Le Douro, parmi les coteaux du porto
S’il est un fleuve indissociable d’une production agricole, c’est assurément le Douro et le porto. Le fleuve a offert les conditions optimales au développement de la vigne, tant pour la qualité des schistes que pour le climat. Quant au vignoble, il assure à la région sa notoriété et sa richesse, tant par le volume des bouteilles exportées que par l’attrait exercé sur les touristes.
- Parcours : le Douro prend sa source à 2160 mètres d’altitude, dans les montagnes espagnoles de la Sierra d’Urbión. Celui qui s’appelle encore le Duero grossit à travers le haut-plateau de la Meseta sur 572 kilomètres. Il marque ensuite la frontière entre les deux pays de la péninsule sur 112 kilomètres avant de finir sa course dans l’Atlantique après 213 kilomètres au Portugal.
- À voir : les touristes et les bateaux de croisière se concentrent sur la vallée portugaise du Haut Douro, classée à l’Unesco pour l’harmonie de ses vignes en terrasses. Cette région, située à 100 kilomètres en amont de la ville de Porto, produit le célèbre vin du même nom. Les coteaux bien exposés se découvrent en voiture, en train, en bateau ou même par les airs.
Le Danube, au fil des capitales impériales
Beau et bleu, il l’est pour les mélomanes qui écoutent depuis 1867 la célèbre valse de Johann Strauss (fils). En réalité, le Danube se teinte plutôt de vert voire de gris et de marron, au long de ses 2888 kilomètres. Le second fleuve d’Europe après la Volga arrose 10 pays et délimite de nombreuses frontières.
- Parcours : le Donau naît dans la Forêt Noire, en Allemagne, de la rencontre de deux rivières à Donaueschingen. Il devient navigable dès Kelheim, en Bavière, sur plus de 2400 kilomètres. D’ouest en est, le fleuve des capitales traverse l’Autriche (Linz et Vienne), la Slovaquie (Bratislava), la Hongrie (Budapest), la Croatie (Vukovar), la Serbie (Novi Sad et Belgrade). Il sépare ensuite la Roumanie de la Bulgarie sur 500 kilomètres avant de revenir en Roumanie, de border la Moldavie et l’Ukraine puis de se jeter dans la mer Noire.
- À voir : outre les capitales, les merveilles abondent, à commencer par Weltenburg (Allemagne) et Melk (Autriche), deux abbayes baroques. En aval de cette dernière se situe la région de la Wachau, classée à l’Unesco pour la qualité de ses villages, collines et cultures. Le delta figure aussi au patrimoine mondial pour la richesse en poissons et en oiseaux de ses lacs et marais.
La Tamise, entre cygnes et courses d’aviron
Premier fleuve d’Angleterre, la Tamise n’est que le second du Royaume-Uni derrière la Severn qui prend sa source au Pays-de-Galles et fait 8 kilomètres de plus. Les deux communiquent d’ailleurs par un canal depuis le XVIIIe siècle. Côté notoriété, nulle contestation n’est possible tant le fleuve londonien fait partie de l’imaginaire collectif lié au pays.
- Parcours : la Tamise apparaît au pied des collines des Cotswolds, sur un site logiquement nommé Thames Head (tête). Son parcours de 338 kilomètres s’étend vers l’est. Encore étroite à Oxford, elle s’élargit vers Reading, Windsor, Eton avant d’entrer dans le grand Londres où elle subit déjà l’influence des marées. Elle se jette dans la mer du Nord vers Southend-on-Sea.
- À voir : Londres s’est développée avec son fleuve et lui doit son importance commerciale. La navigation y est assez compliquée. Les plaisanciers préfèrent aller vers l’amont de la capitale en direction d’Oxford, en particulier des collines de Chilterns et le long des rives parsemées de manoirs, de vieux villages et d’une faune préservée.
La Loire, le retour des passagers
L’inauguration du Loire Princesse en 2015 a été un événement : aucun bateau de croisière n’avait croisé sur le fleuve des rois. Sur ses 1012 kilomètres, seule une portion de 137 kilomètres dans le Maine-et-Loire et la Loire-Atlantique est concernée. l’amont du cours reste trop sujet aux variations et aux bancs de sable, même si, autrefois, on le remontait jusqu’à Roanne et au-delà pour y charger le charbon des mines de Saint-Étienne;
- Parcours: le mont Gerbier-de-Jonc, en Ardèche, fleure bon les manuels scolaires. L’orientation nord-nord-ouest s’infléchit à Orléans pour aller plein ouest vers Saint-Nazaire et l’embouchure dans l’Atlantique.
- À voir : les fameux châteaux du Val de Loire, dont Blois, Chaumont, Amboise, Langeais et Saumur, bordent le fleuve. L’Unesco a classé ses rives, à la fois pour ses trésors architecturaux et pour la nature, entre Sully et Challonnes.